Le site après sinistre et avant travaux

 

 

Début des travaux en automne 2013 : vraiment très pluvieux !

et bien non, il continue de pleuvoir !

Nous avions retenu un talutage presque à angle droit car nous souhaitions conserver au maximum la végétation ... au final, nous aurons presque un talus à 45%.

Conseil : prévoir sur le chantier au moins une pompe de relevage.

Coulage des fondations

Coulage des fondations en deux temps : béton de propreté puis semelles filantes

Conseil : Le sol étant composé d'argiles non gonflantes, laissez un vide sanitaire d'une dizaine de centimètres entre le planchers bas du sous-sol et le sol.

Conseil : Ne jamais faire l'économie d'une étude géotechnique à minima de type G2. En effet, outre le fait que l'étude géotechnique soit systématiquement demandée par les assureurs en Dommages-Ouvrage, il faut savoir que la sinistralité qui touche les fondations est certes assez rare mais est toujours lourde de conséquences. 

Pour éviter l'étude géotechnique, beaucoup de petites entreprises de maçonnerie sur-dimensionne les fondations de manière empirique. C'est une source de coût et une mauvaise assurance contre la sinistralité.

Détail : l'étude de sol permet de déterminer la résistance du sol généralement exprimée en kg/cm2. En fait le poids de votre immeuble doit être compensé par la résistance du sol. Une femme en talon aiguille va s'enfoncer dans la terre de son jardin. Avec des chaussure "normales" son poids sera réparti sur une surface plus importante. Bien entendu, il faut prendre des coefficients de majoration (du poids) et faire excessivement attention au tassements différentiels. Un tassement différentiel est soit la conséquence d'un sol non homogène soit d'un poids de bâtiment non uniforme. Il apparait alors une fissure qui coupe le bâtiment (dalles et murs). Les deux parties bougent alors indépendamment. Pour éviter cela, on dimensionne les fondations en fonction de la descente de charge verticale et/ou on créer des joints de dilatation.

 

Pour le chantier, nous avons fait le choix d'acheter deux pelleteuses d'occasion : Une grosse pelle de 21 tonnes et une mini-pelle.

La 21 t offre un excellent rapport qualité/prix car ces machines sont peu recherchées d'occasion. La perte sur la valeur de revente de la machine est sans rapport avec une solution de location eut égard à l'importance du chantier : environ 3200 tonnes déplacées 

 

Blocs à bancher en polystyrène NUDURA

Après avoir longuement étudié et comparer les modes constructifs (structure bois, parpaing+ ITI ou ITE, YTONG, COFFOR....) nous avons retenu la solution du bloc à bancher en polystyrène. Nous avons alors comparé les différents produits pour finalement retenir une solution canadienne : NUDURA.

Malheureusement, les blocs ont donc parcourus des milliers de kilomètres avant d'arriver sur site et il sont fabriqués avec du pétrole.

Le seul gros défaut des blocs NUDURA par rapport aux autres fabricants réside dans ses dimensions de type anglo-saxonne (tout est en pouce). Il en résulte sur le chantier de vrais problèmes de mise en oeuvre au niveau du calepinage et il est compliqué de respecter des plans non adaptés.

Les temps de pose du fabricant sont largement sous-évalués.

Le bloc à bancher est manu-portable et les maçons ne se démontent le dos.

Le mur est composé d'une double peau en polystyrène (isolation thermique) dans laquelle on coule du béton (isolation à l'air et énorme résistance).

Le bloc NUDURA dispose d'armatures en plastique dans lesquelles ont peut s'accrocher sans avoir à percer le béton qui peut être assez éloigné de la surface (d'ou chevilles spéciales très chères).

Les étais sont fournis par NUDURA

Conseil : refuser la clause limitant dans le temps la mise à disposition gracieuse des étais

 

Conseil : Un chantier consomme énormément de bois. Estimez le volume de bois nécessaire et faite vous livrer le double !

 

Attention : protéger avec du scotch avant coulage la tête du bloc à bancher car il faut tout nettoyer pour pouvoir encastrer les blocs de la rangée supérieure. Très grosse perte de temps. 

NUDURA fournit les écarteurs mais tout le ferraillage vertical et horizontal se commande indépendamment.

La pose du ferraillage est très rapide car les barres se bloquent assez facilement sur les éléments du blocs.

Exemple de ferraillage d'un angle = poteau + recouvrement et liaison des fers HA

 Deux détails sur cette photo : le bouchon sur la gauche est utilisé pour marquer un ouvrant (porte, fenêtre, vide)

Sa position dépend de la distance de l'entretoise plastique ; s'il est trop loin = risque d'explosion au coulage

Ce bloc est un bloc NUDURA 6,7+15+21 cm mais on voit que la sur-épaisseur est en fait rajoutée sur le bloc standard. Résultat, les blocs sont mal jointés et il faut traiter ces points particuliers à la bombe de mousse polyuréthane.

Conseil : estimez le nombre de bombes de mousse polyuréthane et multipliez le résultat par un facteur 4 !

Nota : le polystyrène est hydrophobe (l'eau est sans impact sur lui), il dispose d'une vrai résistance mécanique à la pression et c'est un excellent isolant du froid et de la chaleur. Toutefois, l'existence de joints, même fin, entre les blocs le rend perméable à l'air. Le béton offre au bloc son imperméabilité à l'air. 

Un bouchon mal positionné et c'est l'explosion au coulage. Le béton utilisé est particulièrement liquide (S4). Résultat, le moindre problème se paye cash.

Autre gros problème rencontré au coulage. Les coffres de volet roulant n'étaient pas suffisamment bien fixés et quelques centimètres de béton ont suffit pour les déplacer.

Autre coffre de roulant déplacé au coulage. Vous pouvez voir sur cette photo des traces de mousse polyuréthane utilisée pour combler les espaces entre les blocs.

 

L'infrastructure (sous la terre) doit faire l'objet d'un traitement spécial avec la mise en oeuvre d'un goudron

La pluie rend les conditions de travail exécrable.

Les murs du sous-sol sont revetus d'un produit en nid d'abeille qui va drainer l'eau vers le bas ou elle sera récupérée par un système de drains.

Mise en place d'un filtre à sable 

Pose d'un puit équipé d'une pompe de relevage en sortie de filtre pour l'épandage en surface des eaux traitées.

Et toujours cette pluie... et des conditions de travail vraiment dures.

Mise en place des drains en fond de filtre 

Mise en place de 110 cm d'épaisseur de sable spécial

Mise en oeuvre des drains supérieurs.

Le SPANC impose les conditions de réalisation du filtre à sable et de la fosse septique.

Avec une simple sonde, le SPANC vérifie facilement la mise en place correcte des agrégats (contrôle des épaisseurs) et avec un seau d'eau versé dans le regard supérieur, le SPANC vérifie l'absence de contre pente. La réalisation d'un système d'assainissement non collectif est imposé par le SPANC pour l'obtention du Permis de Construire. L'important coût de réalisation d'une installation complète est à prendre en compte très en amont et les aspects techniques du système doivent être intégrés dans les plans du bâtiment.

Les planchers ISOLTOP

C'est un principe de poutres+hourdis. Tous les éléments sont manu portables. La mise en place est excessivement rapide (si vos appuis sont parfaits). Les poutres sont dimensionnées en usine. Il faut fournir des cotes précises. Les hourdis sont facilement taillés sur place. Ce type de chantier génère énormément de petits morceaux de polystyrène.

On peut marcher sur les hourdis dès qu'ils sont mise en place. Toutefois, avant le coulage de la chappe de compression, il faut procéder à l'étaillage du plancher avec une forêt d'étais.

Détail des poutres et des hourdis.

Je déconseille la solution de pose des NUDURA comme réalisé sur cette photo (coupe du bloc au niveau du planchers fini).

Mise en place du ferraillage, des chapeaux, des protections des ferrailles verticales avec un bouchon (pour éviter les risques d'empalement)....

Il est facile d'engraver les hourdis pour encastrer les fluides.

Conseil : prendre des photos de tous les éléments noyés dans la dalle béton. Ces éléments sont importants pour la réalisation du chantier et doivent être intégrés au dossier de recollement final.

Attention : tous les tubes doivent être correctement ancrés afin qu'ils ne remontent pas au coulage.

 

Les jauges de profondeur sont en place. Nous avons choisi de mettre en oeuvre des bétons auto nivellant hyper liquide. Il faut donc porter une attention particulière au coffrage qui doit être parfaitement étanche.

Voici le résultat après passage de règle à débuller. Le béton va doucement se mettre en place. Les NUDURA ont été ici correctement posés. Les blocs de l'étage supérieurs vont pouvoir être mis en place rapidement.

 

 

Voici la chape après coulage. Elle est parfaitement horizontale (variations inférieures à 5mm sur 295 m2). Dans notre cas, il a été jugé inutile de faire des joints de fractionnement. Les fers en attente permettent de liaisonner les murs à venir.

Vous pouvez apercevoir au fond les piles de NUDURA. Au total, ce chantier à nécessité 4 containers de NUDURA.

Ponçage très rapide de la chape, nécessaire pour assurer une bonne adhérence des revêtements de sol.

Traitement des salles de bains

Mise en place d'un receveur WEDI. Si la réservation a été bien faite, ce travail est assez facile mais requiert beaucoup de précision.

Mise en place d'un pied de robinet pour une baignoire en ilot. Le pied doit être parfaitement positionné avant d'être fixé. C'est un travail délicat.

Le lot plomberie a été sous-traité avec JB PLOMBERIE-CHAUFFAGE. Jeremy BONNET a fait un travail remarquable.

 

Dalles de toit BEOPAN

Nous avons opté pour des dalles de toit BEOPAN. Ce système permet la réalisation de plusieurs étapes en simultané car les éléments comprennent une sous-face (ici du BA13, une épaisseur d'isolant (ici plus de 30 cm ce qui offre un R>9), et une partie du litonnage final. Les ouvriers refusaient le port du casque mais étaient tous correctement équipés pour éviter les chutes.

Les charpentes ont été sous-traité à la scierie BONNICHON qui a fait un travail remarquable pour un coût imbattable.

Chaque élément est pré-dimensionné en usine. L'assemblage sur le chantier requiert une équipe synchro mais le chantier avance très rapidement.

Ne pas oublier de mousser les éléments avant de les mettre en place pour une étanchéité à l'air parfaite.

Mise en place d'un film. Attention, s'agissant d'une toiture parfaitement isolée, la condensation ne se fait pas "normalement". Il faut inverser le sens de pose de la sous-face.

Les dalles livrés d'usine sont protégées. Dans notre cas, chaque élément pesait environ 80 kg. C'est facile à manœuvrer au sol mais très compliqué en hauteur.

Il faut des visses spéciales (ici de 40 cm). Elles sont fournies par BEOPAN.

Reste à mettre en place près de 3 kilomètre de liteau et 16.000 tuiles plates Sainte Foy.

Mise en place d'une réserve incendie

N'ayant pas de borne pompier dans un rayon de 400m, les pompiers imposent aux services instructeurs des permis de construire de conditionner l'obtention du Permis de Construire à la mise en place d'un moyen de lutte contre l'incendie. Au cas présent, nous devions réaliser une réserve d'eau de 120 m3 !

Cet élément va être traité en créant une piscine retenue comme réserve de 60 m3 et des cuves pour 60 m3.

Les cuves occupent 70m2 en sous-sol. Elles sont au niveau des fondations. Leur mise en place n'est pas vraiment un bon souvenir !

L'argile mélangé à l'eau donne des conditions de travail.... mais on garde le sourire.

Au final, un système avec une cuve souple aurait été plus simple à mettre en place et moins onéreux.

Mise en place d'un puit canadien et d'une VMC double flux

 

S'agissant d'une maison passive, outre une performance exceptionnel des isolants, il a fallu traiter l'air dans le bâtiment.

Pour cela, nous avons mis en place un puit canadien (ou puit provençal) qui utilise l'inertie thermique de la terre pour réchauffer l'air en hiver et le rafraichir en été.

Le puit canadien traditionnel consiste à enterrer à une profondeur d'environ deux mètres des tuyaux dans lequel l'air va circuler avant de rentrer dans le bâtiment.

Le problème récurent de ce type d'installation est la création d'une contre-pente liée par exemple aux mouvements des remblais. Il s'en suit une présence d'eau stagnante et un risque très important de prolifération bactérienne.

Pour éviter ce souci, nous avons mis en place un puit fonctionnant au glycol. Deux boucles de 100 m ont été enterré à près de 3 m de profondeur.

Voici une photo des deux tuyaux.

Un liquide calo porteur circule dans les tuyaux (le glycol). Un échangeur thermique rafraichi ou réchauffe l'air entrant. Le puit reste à une température constante de 10 à 14°.

L'air traité est alors diffusé par la VMC double flux. L'air entrant est pulsé entre 11 et 16 °, été comme hiver. 

La VMV double flux coûte environ trois fois plus chère qu'une VMC simple flux mais, elle doit être couplée à une forêt de gaines (globalement une bouche par pièce) et les gaines coutent très chères en fourniture et surtout en temps de pose. Une VMC double flux majore le coût de construction d'environ 1% mais elle devrait être rendu obligatoire par les prochaines RT (Règlementation Thermique) tant elles sont efficaces et procurent un important confort notamment en été quand elles sont couplé à un puit canadien. Autre avantage non négligable, la maison même sans chauffage ne peut pas geler moyennant une consommation électrique ridicule.

Bien penser à l'utilisateur final et laisser en place des explications claires permettant de facilement gérer l'installation. (photo du caisson "aspiration") L'air frais est pulsé dans les pièces sèches (chambres, séjour...) et aspiré dans les pièces humides (salles-de-bains, cuisine...). La vitesse de l'air est modulable. Le réglage du débit des bouches finales se fait avec un anémomètre. 

Le système installé est de la marque HELIOS. La marque nous a procurer une très bonne assistance technique.

Le lot électricité à été sous-traité à CCELEC. Cyril GOUCKE a gérer des kilomètres de câbles en courants forts et faibles.

Pose des carrelages

La difficulté de pose est inversement proportionnel à la taille des carrelages. Avec des dalles de travertin de 60x90 cm, nous obtenons un temps de réalisation par mètre carré proche de 1H30 ! 

Pour assurer une parfaite planéité des sols, mon équipe utilise une règle de 4 m et un système de clips qui contraint le carrelage à s'aligner avec les carreaux précédents et bloque le carreau. Le résultat est impeccable esthétiquement et le nettoyage est largement facilité.

Attention au dos ! Plier en deux 8 heures par jour avec des charges lourdes et fragile laisse des séquelles.

Et bien certains petits formats sont aussi très délicats à mettre en oeuvre....

Insert et poêle à bois

Les seuls moyens de chauffage sont un poêle à bois de 12 watts par mètre carré et un insert.

Pour un problème d'assurance, l'installation a été sous-traité à la société HOME ENERGY avec laquelle nous avons de nombreux problèmes (vol sur le chantier, non respect de la performance à l'air de l'insert, conflit sur le branchement du poêle à bois....), entreprise à éviter !

Mon équipe a réalisé l'habillage de l'insert qui comprend plusieurs caissons. Pour un problème thermique et un risque d'incendie, il faut empêcher l'air très chaud de l'insert de se concentrer en haut. Pour cela, vu la hauteur traitée, nous avons fait trois caissons avec prise d'air en bas et sortie en limite supérieure. 

Faire très attention aux distances de sécurité. Une installation non conforme ne va pas forcément être sinistrée rapidement mais la chaleur dégagée va progressivement sécher les matériaux qui vont finir un jour par s'auto-enflammer. L'importante sinistralité est prise en compte par les assureurs. Beaucoup d'assureurs refuse d'assurer des maisons équipées d'insert.

La présence d'un bureau de contrôle, QUALICONSULT en l'occurence, permet de s'assurer du respect des normes.

Les parquets

Le prix du parquet dépend de nombreux critères (largeur, épaisseur, niveau de finition, facilité de mise en oeuvre....).

Au cas présent, une très grande largeur des lames, soit 23 cm, a fait très fortement augmenter le coût d'achat du parquet ... largement compensé par une très grande facilité de mise en oeuvre.

Le ravalement

Les blocs NUDURA étant "souples" ils requiert un enduit en deux passes. La première couche s'accroche au support via les cavités du bloc. Le ravaleur met alors en place un grillage qu'il recouvre ultérieurement avec la seconde couche.

Une façade, pour éviter les distorsions de teinte, doit être traitée dans la même journée.

Niveau sécurité, on peut faire mieux.... ce lot a été sous-traité à l'entreprise LUIS CONSTRUCTION qui a fait du très bon travail.

Et voici la maison achevée !

Le test à l'air

Bien entendu, nous avons eut quelques soucis lors des test à l'air. Il faut impérativement prévoir un test à l'air intermédiaire afin de remédier aux problèmes avant la réception.

L'air circule dans tous les espaces possibles. Préférer le silicone à la mousse, plus stable dans le temps.

"Il n'est de richesse que d'hommes". Je suis très fier du travail de mon équipe.